Episodes et récits du premier Empire - Dimitri Sorokine by Histoire de France - Livres

Episodes et récits du premier Empire - Dimitri Sorokine by Histoire de France - Livres

Auteur:Histoire de France - Livres [Livres, Histoire de France -]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Publié: 2014-08-27T16:16:47+00:00


IV. – La trahison de monsieur de Talleyrand

De mémoire d’homme on n’avait jamais vu cela : des acteurs jouant chaque soir sur scène devant un parterre de rois !

Cela se passait en Saxe, en septembre 1808, dans une petite ville de province dont tout le monde ignorait jusqu’alors le nom : Erfurt. Les événements qui s’y déroulèrent en ces quelques jours d’automne rendirent son nom à jamais célèbre.

En effet, il y avait dans la salle des spectacles deux empereurs, quatre rois, trente-quatre princes et une foule de ministres, de diplomates et de généraux.

Sur scène, les plus célèbres acteurs de la Comédie Française avec le grand tragédien Talma que Napoléon avait fait spécialement venir à Erfurt pour charmer ses invités.

Les deux empereurs, Napoléon et Alexandre, étaient assis côte à côte, échangeant des sourires affectueux. Et lorsque, pendant la représentation d’« Œdipe » de Voltaire, l’acteur prononça le fameux vers : « L’amitié d’un grand homme est un bienfait des dieux ! », les spectateurs émus remarquèrent Alexandre qui venait de saisir la main de Napoléon pour la serrer longuement.

L’Empereur avait établi lui-même le programme des spectacles et indiqué au tragédien Talma, qu’il tenait en amitié, sur quels passages il fallait appuyer pour impressionner l’auditoire. Ainsi, lorsque Talma, pendant la représentation de « Mahomet » de Voltaire s’écria :

« Qui l’a fait roi ? Qui l’a couronné ? La Victoire.

« Au nom de conquérant et de triomphateur.

« Il veut joindre le nom de pacificateur… » tous les regards se tournèrent vers Napoléon comme pour l’interroger et Napoléon fit un léger signe de tête pour indiquer que c’était bien son intention.

Il n’y eut pas que des spectacles à Erfurt. Bals, fêtes, parades, festins, parties de chasse se succédaient dans une atmosphère de kermesse royale.

Le Tsar et l’Empereur se rencontraient chaque jour et passaient de longues heures en conversation familière. Napoléon quittait rarement Alexandre et semblait vouloir le soumettre à son influence personnelle.

Il serait juste de rappeler qu’ils n’étaient pas venus à Erfurt pour s’amuser uniquement. Ils avaient chacun des problèmes à résoudre. Napoléon avait besoin de l’aide du Tsar. Depuis leur dernière rencontre à Tilsitt bien des événements s’étaient produits en Europe. La guerre économique dite « Blocus continental » que l’Empereur avait déclarée à l’Angleterre en obligeant les pays de l’Europe à cesser tout commerce avec les Anglais mécontentait beaucoup de monde. Même le Pape était contre, ce qui fit commettre à Napoléon la faute d’occuper Rome et de s’attirer l’opposition du clergé et des catholiques.

Comme l’Angleterre avait une porte ouverte sur le continent par le Portugal, centre actif de contrebande, Napoléon fit fermer cette porte en faisant la conquête du Portugal. L’armée française dut passer par l’Espagne pour atteindre ce pays, or son intervention en Espagne suscita une vive réaction de la part de la population. Tout le monde dans ce pays se souleva contre les conquérants français. Une guérilla féroce s’organisa dans les montagnes et les forêts. L’armée du général Dupont qui avait occupé l’Andalousie dut capituler honteusement à Bailén et celle de Junot à Cintra.



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